Conception et validation d’un nouveau procédé de test de la capacité électrique des accumulateurs Lithium-ion.
Créé le 07/12/23, modifié le 01/10/24
Ce projet a pour ambition de mettre au point un nouveau dispositif de diagnostic de l’état de santé électrique d’un accumulateur Li-ion grâce à l’ajout au BMS (Battery Management System) de la batterie d’un petit dispositif électronique et d’un nouvel algorithme d’analyse du signal.
Du fait que la plupart des accumulateurs Li-ion ont un comportement instable en situation de surcharge ou de sur-température, toutes les batteries Li-ion intègrent un BMS (Battery Management System) chargé a minima de protéger les accumulateurs contre les sur-températures, sur-courant, surtension et sous-tension. Les BMS moyens et hauts de gamme proposent également des fonctionnalités d'estimation de l’état de santé (SoH, de l'anglais State of Health) plus ou moins avancées. Mais l'ajout de cette "intelligence" nécessite le recours à des capteurs additionnels et à un microcontrôleur disposant d'une puissance de calcul ou de communication conséquente.
Ainsi, pour limiter le coût des batteries intégrées aux produits de consommation grand public (outillage électroportatif, trottinettes et vélos électriques, etc.), certains fabricants se contentent d'un PCM (Protection Circuit Module) aux fonctionnalités très basiques, incapables de monitorer le vieillissement excessif d'un accumulateur ou de détecter l'apparition d'un défaut d'isolement dans l'assemblage électromécanique du pack batterie suite à un choc ou à une utilisation inappropriée.
Besoin d'un diagnostic rapide et fiable de l'état des accumulateurs
De nombreuses batteries arrivent en fin de première vie alors qu'une part importante de leurs accumulateurs ont finalement très peu vieilli. De même, il est extrêmement important d'identifier le ou les quelques éléments ayant été les plus stressés pendant la première vie de la batterie pour éviter qu'ils ne soient à l'origine d'évènements dramatiques lors de leur réutilisation en seconde vie.
Le projet se propose de continuer des travaux de recherche déjà engagés issus de l’estimation de l'état de fonctionnement de batteries Li-ion assurant l'alimentation de véhicules ou de drones à très haut degré de sécurité de fonctionnement. Cette estimation, qui nécessite une importante puissance de calcul et beaucoup de temps, peut être largement optimisée.
Une approche pragmatique consisterait à rajouter au PCM ou BMS de la batterie un petit dispositif électronique de puissance ICU (Identification Control Unit) constitué d'un microcontrôleur ainsi qu'une résistance et un transistor de puissance. La seule contrainte technique est de devoir superposer au courant de charge des impulsions de courant de très faible amplitude afin de suffisamment sensibiliser les paramètres et les états du modèle à identifier. Le faible coût de l’ICU permet d’envisager d'implémenter dans les batteries d’entrée de gamme des fonctions de monitoring évoluées jusque-là réservées exclusivement aux batteries haut de gamme, ce qui permettrait d'une part de mieux informer les utilisateurs sur l’état de santé de leur batterie, et d'autre part, de fournir toutes les informations nécessaires aux industriels du recyclage (état de santé et durée de vie restante).
Essais expérimentaux
L’équipe de One-Sixone mène actuellement des tests à grande échelle sur 9 accumulateurs de 3 marques et de qualités différentes. Pour ce faire, il faut faire vieillir chaque accumulateur, analyser les pertes et tester la méthode de vieillissement afin de donner une seconde vie aux cellules. Les premiers résultats sont prometteurs grâce à la méthode développée par l’équipe avec un algorithme qui fonctionne et une marge d’erreur relativement faible.
Réalisation du prototype d'ICU
La réalisation de l'ICU revêt deux aspects : logiciel et matériel. D'un point de vue logiciel, il faut rajouter l'implémentation du code pilotant le système électronique chargé de superposer au courant de charge des pulses. Les travaux précédents ont en effet démontré que l'amplitude, la fréquence et le rapport cyclique des pulses doivent impérativement s'adapter aux caractéristiques des accumulateurs du pack et la résolution des capteurs. Pour ce qui concerne la réalisation de la brique électronique permettant d'appliquer les pulses de courant, nous envisageons un système extrêmement simple constitué d'une résistance et d'un interrupteur de puissance dont la grille est commandée directement par port de sortie numérique du microcontrôleur. Ce dispositif, positionné en parallèle aux accumulateurs en série du pack, permet de dévier une partie infime du courant fourni par le chargeur dans la résistance, créant par différence les pulses recherchés dans le courant circulant dans les accumulateurs.
Valorisation industrielle
Alors que les travaux de R&D seront pris en charge par l'IREENA et One-Six-One, la valorisation industrielle sera pilotée par VoltR et One-sixone, en synergie avec Ouest-Valorisation. Elle sera facilitée par :
- la connaissance des spécificités du marché visé par la solution ;
- le modèle économique du traitement des batteries en fin de première vie qui a besoin d’un système de diagnostic rapide et exhaustif ;
- l'intérêt d’inclure dans le BMS des batteries de seconde vie les algorithmes de monitoring de l'état de santé d'accumulateurs ayant déjà vieilli.
Organismes de recherche et partenaires
Nantes Université - Laboratoire IREENA 37 Boulevard de l'Université - CS 90406 44612 Saint-Nazaire
One-sixone - 8 rue Gustave Eiffel 44980 Sainte-Luce sur Loire
Nantes Université - IUT de La Roche/Yon Département InfoCom 18, Bld Gaston Defferre 85035 La Roche-sur-Yon
SATT Ouest valorisation - Agence de Nantes 30 bd Vincent Gâche CS 7021144201 Nantes
VoltR - 835 route de la Croix de l’Etang 49330 Etriché
Principaux intervenants
Emmanuel Schaeffer - Laboratoire IREENA
Jean-François Cousseau - One-sixone
Olivier Ertzscheid - IUT de La Roche/Yon
Thibault Dufay SATT Ouest valorisation
Maxime Bleskine - VoltR
Date de début / Durée
2024 - 2 ans