Améliorer la connaissance et les compétences du grand public sur l’utilisation des batteries électriques Lithium-Ion.
Créé le 08/12/23, modifié le 09/09/24
Ce projet de recherche vise à construire une vision large sur les usages réels des batteries : notice et consignes de sécurité, utilisation, temps de charge, conditions de stockage, etc. Il produira des analyses sur l’accidentologie liée aux batteries rechargeables, des guides, des conseils et proposera des améliorations normatives à l'issue de l’analyse des accidents.
Si peu de chiffres sont encore aujourd’hui disponibles dans la littérature, tant sur le nombre d’appareils électroniques munies de batteries Li-Ion présents en France, que sur les feux impliquant des batteries, il est admis que ces dernières années le nombre de feux a explosé (croissance exponentielle). Les réseaux sociaux fourmillent de vidéos de sinistres impliquant des batteries et de multiples acteurs en font un enjeu de sécurité prioritaire.
Or le grand public est encore peu sensibilisé à ce type de risque et la plupart des personnes ne prennent pas de précautions particulières.
Etude précise des connaissances et des comportements
Une enquête en ligne a été administrée auprès de plusieurs centaines de personnes. Elle a permis d’explorer le cycle d’usage des produits détenus, contenant une batterie électrique de type Lithium-Ion (Li-Ion) rechargeable pour :
comprendre le rapport au risque estimé par les consommateurs de ces produits (émotions, sentiments de sécurité perçue, …);
- lister l’ensemble de ces produits détenus par les répondants ;
- caractériser, pour chacun d’entre eux, les usages réels des consommateurs lors des phases de vie et de veille des produits (préalablement définis) ;
- identifier des critères de sélection/rejet par le consommateur (norme apparente, confiance en la marque, etc.) ;
- connaître les conditions de fin de vie des produits (diagnostic d’obsolescence et acte d’abandon).
En complément, la réalisation d’une étude qualitative est actuellement en cours permettant d’approfondir et d’enrichir les résultats de l’étude quantitative (cf. ci-dessous).
Cette étude qualitative vise à caractériser les circonstances d’un accident/incident lié à l’usage d’objet contenant une batterie Li-Ion. Pour cela, une vingtaine d’entretiens sera menée en visioconférence auprès de personnes ayant vécu ce type d’accident/incident. L’analyse des témoignages et récits de ces personnes éclairera la compréhension des comportements et usages des victimes ainsi que l’exploration de la chaine d’actions ayant abouti à la survenue d’un accident. Le recrutement pour l’enquête qualitative est en cours. Pour toute inscription à l’étude d’ici fin octobre 2024, il suffit de remplir ce questionnaire de recrutement.
Résultats de l’étude quantitative
L’étude quantitative qui a été menée sur 1 000 personnes de plus de 15 ans, représentative de la population française, nous révèle que les Français possèdent en moyenne 15,7 objets par foyer – et plus il y a d’enfants dans un foyer, plus il y a d’objets avec des batteries au lithium. Il apparaît malgré le fait que les batteries au lithium ne sont pas considérées comme une menace, qu’elles ne sont pas pour autant jugées comme inoffensives par les Français.
L’étude met en lumière les comportements d’achat, d’usage et de fin de vie de 6 objets typiques : smartphone, pc portable, outil portatif, cigarette électronique, vélo électrique et trottinette électrique. 5 de ces 6 objets sont achetés majoritairement neufs, à l’exception du vélo électrique qui est principalement reconditionné par une entreprise. Les objets les plus souvent jetés à la poubelle sont la cigarette électronique et la trottinette électrique, et les objets les plus déposés en déchetterie sont les outils portatifs.
Les comportements à risque – la décharge complète
La décharge complète est un comportement à risque car il peut endommager la batterie à long terme. Avec l'âge, les personnes ont moins tendance à laisser leurs appareils se décharger complètement. Ce comportement est surtout observé avec des objets comme des cigarettes électroniques, des trottinettes électriques et des outils portatifs. La décharge complète d’un appareil est aussi observée chez les personnes en emploi. En revanche, 1 français sur 2 évite la décharge complète de leur smartphone, pc portable et vélo électrique.
Les comportements à risques : la charge avec un autre chargeur
La majorité des répondants utilisent leur chargeur d’origine, surtout lorsqu’il s’agit de l’ordinateur portable et les outils portatifs car les chargeurs sont souvent propres à l’outil et nécessitent un voltage élevé. Les smartphones et les cigarettes électroniques sont les objets les plus souvent rechargés avec un autre chargeur. Les personnes qui travaillent sont également plus susceptibles de laisser leurs appareils se décharger complètement. En revanche, les comportements à risque liés aux chargeurs sont plus fréquents avec la présence d’enfants de 11 à 15 ans dans le foyer.
Les comportements à risque : l’exposition à la chaleur, à l’humidité et au soleil
En général, les Français évitent d’exposer leurs objets à la chaleur, au soleil et à l’humidité. L’ordinateur portable est l’objet le moins exposé parmi les 6, et le vélo et la trottinette sont les plus exposés. Ce comportement à risque est plus fréquent dans les grandes villes.
D’autres comportements à risques ressortent de l’étude quantitative :
La charge la nuit :
• 71 % des Français rechargent leur trottinette électrique et leur smartphone la nuit ;
• 1 Français sur 4 recharge toujours son smartphone pendant la nuit.
La charge en l’absence du propriétaire :
• 1 détenteur de trottinette électrique sur 4 recharge souvent son objet en son absence ;
• Entre 1 et 2 Français sur 3 rechargent leurs objets en leur absence.
La charge sur le port USB d’un ordinateur :
• 1 Français sur 2 recharge son smartphone et sa cigarette électronique sur le port USB de leur ordinateur ;
• 25 % des Français interrogés rechargent leur vélo électrique sur un port USB d’ordinateur ;
• 30 % des Français interrogés rechargent leurs trottinettes électriques sur un port USB d’ordinateur.
Les accidents assez fréquents avec des batteries au lithium
16 % de répondants ont déjà eu un accident ou un incident avec une batterie au Lithium, dont 34 % de ces accidents chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans. L’exposition au soleil semble être l’origine de la plupart des accidents avec 41 % des accidents survenant lorsque les objets sont directement exposés au soleil.
Source : Etude quantitative – Du bon usage des batteries Li-Ion - Calyxis
Téléchargez les résultats de l’étude quantitative
Analyse, Orientations stratégiques
Les études réalisées permettront de définir des profils d’utilisateurs avec des comportements et ressentis associés, ainsi qu’une caractérisation de typologies de matériels et des parcours d’usages associés.
Les analyses globales mèneront à une présentation de recommandations normatives destinées à améliorer la sécurité des batteries et répondre notamment aux enjeux d’usages, de recyclage des dispositifs, mais aussi de sécurité des utilisateurs.
Création des outils de communication grand public
La dernière étape de ce projet se concentrera sur la création d’outils de prévention sur les risques connexes à l’usage de batteries Li-Ion. Les outils ici prototypés seront soumis à des bénéficiaires finaux en séances de groupes de travail et de réflexion (Focus Groupes). Ces ateliers permettront :
- d’évaluer le fond et la forme des messages de prévention sur des critères de compréhensibilité, d’accessibilité, d’attrait, etc. ;
- de co-créer les outils avec le public cible pour optimiser les indicateurs précédemment cités.
Beaucoup d’accidents plus ou moins graves, ont en commun un incident survenant au sein même de l’habitat : recharge d’un téléphone sous son oreiller, recharge d’une batterie de trottinette sous son lit, cigarette électronique dans la poche de jean, …). Face à la grande méconnaissance des facteurs de risques, le consortium proposera un guide de bonnes pratiques et des vidéos de prévention élaborés sur la base des scénarios réels et des informations issues des études menées en amont.
Un des objectifs vise également à infléchir les habitudes des Français dans l’acte d’abandon pour, d’une part, limiter autant que possible les impacts environnementaux liés à l’abandon des batteries en déchetterie, d’autre part, réduire le nombre d’incendies provoqués par ces batteries.
Organismes de recherche et partenaires
Calyxis - 1 Avenue Pythagore, 79 000 Niort, France
Université de Poitiers - Institut Pprime - CNRS, ISAE-ENSMA, Poitiers, France
Association des Brûlés de France - 46 Quai de la Loire, 75019 Paris
AFNOR Normalisation - 11 rue F. de Pressensé, 93571 La Plaine St-Denis
Principaux intervenants
Calyxis - Audrey François-Souche, Marion Dupuy
Université de Poitiers. - Thomas Rogaume
Association des Brûlés de France -Martine Nel-Omeyer,
AFNOR Normalisation - Eric Laurençon
Date de début / Durée
Décembre 2023 - 2 ans