Méga-Feux : Stratégie et résilience de l’habitat

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Comment rendre plus résilients aux risques induits par les feux de forêt les habitations construites intégrant les matériaux biosourcés ?

méga-feux qui avance vers l'interface forêt-habitation

Créé le 23/12/25

Avec le réchauffement climatique, les feux de forêt gagnent en intensité et touchent des régions jusqu’ici épargnées. Le projet « Méga-Feux » explore comment rendre nos constructions intégrant des matériaux de construction biosourcés en zone d’interface habitat-forêt plus résilientes aux flammes.

Comprendre le défi des méga-feux

Chaque année en France, entre 3 000 et 4 000 feux de forêt sont enregistrés brûlant jusqu’à 17 000 hectares. En 2022, la Gironde a connu des incendies d’ampleur inédit avec plus de 62 000 hectares brûlés. Cette tendance se poursuit en 2025, avec déjà 37 000 hectares détruits sur le territoire au 7 août 2025. 25 000 bâtiments se situent dans les zones d’interface forêt-habitat à haut risque, où 80 % des incendies se déclenchent à moins de 50 mètres des habitations.

L’extension des zones urbaines au contact des forêts accentue ces risques, exacerbés par le réchauffement climatique. Pourtant, les normes actuelles de construction ne tiennent pas compte des spécificités des feux de végétation (températures extrêmes, rayonnement, braises…).

Par ailleurs, le nombre d’habitations neuves construites avec des matériaux biosourcés est en réelle progression. À titre d’exemple, la part de marché des matériaux biosourcés dans l’isolation thermique a atteint 11 % en 2023, tandis que la construction bois représentait 6 % pour le résidentiel neuf et 13 % pour le tertiaire.

Ce projet répond ainsi à un besoin urgent : concevoir un habitat durable, capable de résister au feu et agir sur l’environnement par le débroussaillement et la réduction de la végétation combustible.

C’est dans ce contexte qu’est né le projet MEGAFEUX, porté par le chercheur Franck RICHARD et coordonné par l’Institut Pprime (université de Poitiers, CNRS, ISAE-ENSMA) avec l’appui du LEMTA, d’Efectis et de la SCOP Bois et Paille.

Objectif du projet 

Le projet vise à évaluer la vulnérabilité des nouveaux types d’habitat construits avec des matériaux biosourcés (paille, bois, chanvre, ossature bois, ossature bois/paille...) face au risque de feu de forêt et de la propagation du feu sur l’habitat pour améliorer la sécurité des habitations situées en zone à risque. . Il s’agit de concevoir des solutions constructives compatibles avec les enjeux climatiques, essentielles pour la transition écologique et les exigences de sécurité face à des feux de forêt de plus en plus fréquents et intenses.

L’ambition est double :

• mieux comprendre le comportement au feu des habitats avec des façades en matériaux biosourcés ;

• proposer des outils concrets pour aider les habitants, les professionnels et les décideurs à anticiper et réduire les risques.

Une méthodologie en quatre étapes 

Étape 1 : Identification et modélisation du risque : Cartographie des zones sensibles, simulation numérique de scénario d’indice avec le modèle prédictif appelé « Petit monde ».

Étape 2 : Tests expérimentaux sur matériaux et solutions constructives. Essais en laboratoire (3 types de façade : 2 façades en matériaux biosourcés et une façade témoin) et analyse fine de l’inflammabilité et la résistance au feu. Le temps d’évacuation des occupants sera également estimé.

Étape 3 : Développement d’outils opérationnels et pédagogiques :

• création de guides techniques pour les professionnels du bâtiment,

• d’un simulateur numérique d’aide à la gestion du risque incendie,

• ainsi qu’un calculateur en ligne accessible pour que chaque particulier puisse évaluer la vulnérabilité de son logement,

• de vidéos de sensibilisation pour le grand public.

Étape 4 : Diffusion des connaissances : publications scientifiques, communication auprès des institutions, professionnels et habitants concernés.

Retombées attendues du projet 

Ce projet ambitionne de produire des résultats concrets à fort impact :

formuler des recommandations techniques pour une meilleure conception des façades dans les zones exposées aux feux de forêt ou des solutions préventives.

influencer les futures réglementations en intégrant les spécificités des feux de forêt dans les normes de construction, notamment pour les matériaux biosourcés.

évaluer le comportement au feu des matériaux biosourcés exposés aux feux de forêt, afin d’identifier les paramètres gouvernant la résilience au feu des habitats écologiques

À terme, il s’agit de faire évoluer les pratiques pour construire des habitats à la fois durables, sûrs et adaptés aux défis climatiques à venir ! 


Principaux intervenants

Franck RICHARD, Enseignant-Chercheur, université de Poitiers

Date de début / Durée

24 mois