Lancement de l’observatoire national de la micromobilité pour mieux encadrer l'usage des EDPM, tels que les trottinettes électriques
Crée le 25/06/24
Le 23 mai 2024, le Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires a annoncé la création de l'Observatoire national de la micromobilité. Cet observatoire est une des concrétisations issues du plan national gouvernemental pour mieux réguler les trottinettes . Il a pour objectif de mieux encadrer l'usage des engins de déplacement personnel motorisés (EDPM), tels que les trottinettes électriques, afin de limiter les accidents et promouvoir une utilisation plus sûre et durable.
Mieux encadrer l’usage des trottinettes électriques
Pour rappel, le plan de régulation du 29 mars 2023 avait pour but de :
- protéger, dissuader et éviter les comportements dangereux ;
- sensibiliser et évaluer les usages ;
- responsabiliser les acteurs et offrir des services de trottinettes électriques en libre-service de qualité, durable et sûrs dans les villes.
Une des premières concrétisations a consisté à augmenter l’âge minimal d’utilisation de trottinette électrique à 14 ans, et les sanctions ont été également endurcies en cas de non-respect des règles de circulation. L’Observatoire national de la micromobilité est créé dans cette continuité pour une meilleure compréhension des usages des trottinettes électriques, ainsi que ceux liés aux autres engins de la micromobilité.
Le profil des usagers de la trottinette électrique
A la Fondation MAIF, nous avions réalisé en 2019 une enquête sur les utilisations de la trottinette à Paris. Cette enquête est moins pertinente désormais car les trottinettes de location ont disparu des rues parisiennes mais on peut tout de même relever que ce sont plutôt des hommes qui circulent à trottinette, pour gagner du temps, avec souvent une association avec les transports en commun.
Le projet comportait aussi un volet comportement des utilisateurs. A cette date (2019) peu d’utilisateurs déclaraient avoir eu des accidents. En revanche, ils reconnaissaient des comportements à risque tels que faire de la trottinette électrique :
- en utilisant le smartphone au guidon (48%) ;
- après avoir consommé de l’alcool (30 %) ;
- après avoir consommé de la drogue (17%).
Il est évident que ne pas respecter un minimum de précautions lors de l’utilisation d’une trottinette électrique, objet particulièrement instable, très sensible aux défauts de la chaussée et doté d’une vitesse de déplacement importante, présente des risques importants d’accidents. Les statistiques annuelles de l’accidentologie issues de l’ONISR démontrent de manière implacable une augmentation sensible des blessés et des décès des conducteurs de ces engins.
Pour visualiser et simuler l’impact de ces prises de risques et sur l’interaction des trottinettes électriques avec les autres usagers (piétons, voitures), testez le simulateur de conduite de trottinette créé en collaboration avec la Fondation MAIF et l’université Gustave Eiffel !
Depuis 2019, le nombre d’usagers ne cesse d’augmenter et le nombre d’accidents graves aussi. Voici les chiffres clés au 1er janvier 2024 :
- Le nombre de propriétaires d’un EDPM – engin de déplacement personnel motorisé – a augmenté de 290 %. Aujourd’hui il y a 2,5 millions de Français propriétaires d’un EDPM, contre 640,000 en 2020.
- Les services de trottinettes électriques en libre-service sont implantés dans 59 villes à travers l’hexagone, ce qui représentent 22 500 trottinettes électriques sur le territoire. En 2020, 2 millions de trajets en trottinette électrique ont été réalisés pendant l’année, et ce chiffre monte à 3 millions en 2022.
- Plus d’utilisateurs, plus de trajets = plus d’accidents. En 2023, 643 utilisateurs d'EDPM ont subi des blessures graves et 42 utilisateurs sont décédés.
- A part l’impact que ce mode de transport implique sur l’accidentalité routière, il faut aussi relever l’aspect positif de son utilisation partagée : 20 % des déplacements en trottinette électrique sont intermodaux et 62 % des utilisateurs l’empruntent en combinaison avec des transports en commun.
(Source : Observatoire national de la micromobilité)
L’observatoire est géré par plusieurs organismes, dont la Direction générale des infrastructures et des mobilités (DGITM), l’Agence de la transition écologique (ADEME), et l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). Il vise à réunir les opérateurs de micromobilité et les représentants des collectivités locales pour partager des connaissances et améliorer les politiques de mobilité.