Tous connectés, comment protéger sa vie privée ? Infos et astuces à découvrir avec Fred Courant de l'Esprit Sorcier
Créé en 2018, modifié le 31/08/23
Le dernier dossier de "L'esprit sorcier", le site de vulgarisation scientifique du journaliste Fred Courant (C'est pas sorcier) traite de la question des données personnelles et évoque certaines recherches soutenues par la Fondation MAIF.
Pourquoi la Fondation MAIF travaille-t-elle sur la protection des données personnelles ?
La Fondation MAIF travaille depuis de longues années sur le risque en général, et sur la prévention des risques, et aujourd’hui on est en train de vivre une mutation assez profonde, puisqu’on est en train de passer d’un monde très matériel à un monde très digital, très immatériel. Finalement, ce qu’on protégeait dans ce monde matériel, nos biens, notre vie privée et nos objets basculent dans un monde immatériel, donc un monde digital.
Evidemment, la protection, l’assurance autour des risques, autour de ces biens immatériels est en train de se poser. On travaille sur la connaissance de ce basculement pour essayer de comprendre ce qu’il se passe pour essayer de mieux protéger les gens. Concrètement, hier, on avait des CDs, des albums photos… On avait des collections de films ou des objets de collection…Aujourd’hui, on utilise Netflix, on utilise iTunes, on a des albums photos virtuels et finalement la valeur qu’on avait dans ces objets-là - et qu’on protégeait via la sécurisation par exemple de la maison, de l’habitat – demain, il va falloir la protéger via une sécurisation digitale parce que tous ces éléments finalement vont être sécurisés dans un monde digital.
Attention à la fuite de données !
Ce risque, il est déjà là, et les travaux de recherche qu’on soutient le démontrent, qu’il s’agisse d’objets connectés, qu’il s’agisse de réseaux sociaux, qu’il s’agisse des applications sur les smartphones. Mais on a un problème de prise de conscience du citoyen sur ces fuites de données. Nous souhaiterions a minima qu’il y ait un accord vraiment éclairé sur ces fuites de données pour que le citoyen puisse choisir et ait aussi conscience des risques qu’il prend.
Aujourd’hui, ce qu’on voit, ce sont des pratiques marketing très développées sur la donnée, avec de la revente de données, et quelque part, une connaissance de l’individu sur le plan de ses caractéristiques d’acheteur qui sont très, très forts. Mais on pourrait très bien imaginer demain voir se développer des systèmes beaucoup plus négatifs, beaucoup plus frauduleux autour du ransomware, autour de la vente de données à des fins malveillantes ou autour de l’usurpation d’identité.
Apporter des solutions pour mieux protéger nos données personnelles
Evidemment à ce moment-là, les citoyens se retrouvent assez démunis et ils sont ravis quand même d’avoir des services pour les protéger, pour les aider à retrouver ce qu’ils ont perdu ou pour éviter tout simplement que ça ne se produise. Aujourd’hui, on voit se développer ces phénomènes.
C’est un sujet nouveau, complexe, il va falloir le défricher, il va falloir prendre des risques. Je pense que des acteurs iront sur ce terrain-là, mais ils ne pourront y aller que lorsque les consommateurs de ces outils en ligne auront compris, auront réalisé ce qu’il se passe derrière leurs écrans et les risques qu’ils peuvent prendre. Bien entendu, les régulateurs travaillent là-dessus pour limiter ces risques, notamment la CNIL, mais ce n’est pas simple car ça va très, très vite et d’autres acteurs pourront peut-être apporter des solutions. Il y en a déjà qui, aux côtés des assureurs, travaillent sur des solutions de cloud privé, de gestion de données, de vente de données, mais ça reste un univers extrêmement en mouvement et les solutions techniques ne sont pas si simples à développer.