La responsabilité, fondement de la résilience, avec un mot clé : la prévention
Créé le 15/01/19, modifié le 01/09/23
Tribune de Marc Rigolot - Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise
Marc Rigolot, Directeur de la Fondation MAIF a été sollicité par le site de l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise qui publie une tribune intitulée : « Prévenir, responsabiliser, modifier les comportements ».
Il est notamment question des catastrophes naturelles, ici les inondations principalement, où à chaque fois est posée la question des constructions en zone inondable.
La prévention avant la résilience ?
Dans une première partie notre directeur revient sur la complémentarité entre la prévention et la résilience.
D’un côté la résilience qui nécessite selon lui : « en amont une dimension d’apprentissage et d’anticipation ». De l’autre la prévention qui : « implique des décisions qui, bien que délicates socialement sont souvent plus efficaces ».
L’idée n’est pas d’opposer les deux approches mais bien d’expliquer que la résilience doit venir en appuis d’une politique de prévention.
Comme expliqué plus haut l’exemple est ici la construction dans les zones à risque.
Nombreux sont les arguments avancés par les différentes parties mais Marc Rigolot pose la question : « Même sur pilotis, est-il réellement pertinent de construire dans le lit d’une rivière ? »
Il insiste sur l’importance de la transmission entre les générations. Aujourd’hui, la mémoire s’efface petit à petit jusqu’à disparaître après deux générations dans la majorité des cas.
Un exemple concret avec la tempête Xynthia en 2010, la population locale et les élus n’ont pas appris du passé avec la réaffectation du foncier agricole dans des zones dangereuses.
L’aspect économique : Un facteur clef
Marc Rigolot aborde aussi l’aspect économique qui n’est pas à négliger : « L’efficacité des politiques de prévention et de résilience est fortement améliorée lorsque les enjeux et leviers économiques sont « posés sur la table » ».
L’enjeux est d’informer les décideurs sur les différents coûts. Les assureurs ont un rôle majeur à jouer, ne pas faire reposer sur toute la population le comportement parfois irresponsable de quelques individus.
Dans ce but, la Fondation MAIF a développé un projet en 2011 : « Séismes : analyse de la vulnérabilité du bâti existant ».
En partenariat avec l’Institut des Sciences de la Terre de l’université Joseph Fournier de Grenoble, Antoine Schlupp et Christophe Sira du Bureau Central Sismologique Français (BCSF), le projet avait pour but d’informer sur la difficulté des bâtiments à supporter les secousses et le comportement de la population face à ce genre de situation qui n’est pas toujours le bon.
Pour mettre les citoyens face à leur responsabilité nous travaillons depuis la fin de l’année 2018 sur le projet « Inondations et choix de résidence » avec le soutien de l’IRSTEA et de l’INRA.
L’idée est de réfléchir à comment développer et améliorer une politique d’information de meilleure qualité pour limiter, notamment, le développement d’habitation dans les zones dangereuses et à risque.
Nous le savons, la contrainte n’est aujourd’hui pas très efficace en matière de prévention. Des nouvelles solutions émergent pour prévenir des risques, notamment le nudge, ou encore, la réalité virtuelle.
A la Fondation MAIF, nous avons expérimenté le Nudge pour le port de la ceinture de sécurité dans les cars scolaires.
En plus de cette tribune, Marc Rigolot a aussi donné une interview que vous pouvez retrouver ci-dessous :
Images : GRAND A LE MAG