La connaissance scientifique pour diminuer les aléas naturels
Créé le 30/09/20
Le chemin sémantique est court pour aller de risques naturels à catastrophes naturelles et le trait de liaison représente toutes les conséquences que ces phénomènes provoquent sur les sociétés humaines.
Ils sont réputés imprévisibles car c'est Dame Nature qui commande et pourtant, la science s'améliore chaque jour dans l'interprétation des signaux avant-coureurs. Leurs conséquences s'intensifient car l'homme ne se préoccupe pas vraiment des zones à risques lesquelles correspondent souvent à des zones de vie attrayantes.
Par Jean-Marc Truffet, Responsable de la communication, Fondation MAIF
De quoi parle-t-on ?
Les risques naturels sont en lien avec tout ce que la nature peut nous réserver en termes de catastrophes majeures : séismes, tempêtes, éruptions volcaniques, inondations, glissements de terrain, etc.
Ces événements, insignifiants à l’échelle de notre planète, et généralement associés à son incessante évolution, provoquent généralement des catastrophes à l’échelle humaine et sont à même de détruire en totalité ou partiellement des vies ou des constructions.
Les phénomènes naturels, peuvent être considérés comme aléatoires en arguant du fait que les hommes ont peu d’influence sur leur survenance. Mais ils ne se manifestent pas n’importe quand ou n’importe où, La plupart du temps, leurs conditions de réalisation sont connues, modélisables. Dans certains cas, il est possible de les anticiper, de les prévenir. Si la science et la connaissance restent bien souvent impuissantes à empêcher une catastrophe naturelle de se déclencher, elles peuvent aider à réduire le niveau de risque naturel associé.
Certains phénomènes comme les tremblements de Terre ou les éruptions volcaniques possèdent des rythmes ou des cycles. La probabilité d’une occurrence s’exprime en termes de période de retour. Le déclenchement se réalisera, en moyenne, une fois tous les cent ans par exemple, sans qu’il soit possible de prédire la période temporelle qui séparera une occurrence d’une autre.
La recherche au service de la prévention des risques naturels
Depuis que l’action des dieux a été dissociée des catastrophes naturelles, la recherche scientifique apporte des explications précieuses sur les causes. Elle alimente naturellement les politiques de prévention des risques naturels mises en place par les gouvernements et les collectivités locales pour protéger leurs citoyens. Elle recommande la réalisation d’ouvrages de protection (digues, canalisations) et elle participe aux mises au point des règles et normes de construction des édifices privés ou publics, individuels ou collectifs.
La recherche développe également des techniques d’anticipation des risques naturels. A part les séismes dont la soudaineté est une des caractéristiques, la plupart des événements sont associés à des signes avant-coureurs. Leur surveillance et interprétation par des instruments de plus en plus sophistiqués permettent une gestion des alertes plus efficace.
Les risques naturels découlent de l’aléa et donc seraient le seul fait de Dame Nature mais une observation attentive et statistiques de tous les événements naturels passés induit une part de responsabilité humaine. Les sociétés humaines se construisent dans des zones à risque : failles terrestres, proximité de volcans, bordure des côtes, ce qui conduit à amplifier le risque naturel initial. Il y a bien une responsabilité sociale dans les catastrophes naturelles qui augmente avec l’emprise de l’homme sur son environnement. La recherche, au travers des sciences probabilistes ou déterministes, travaille avec le concept de vulnérabilité (probabilité de subir une blessure voire la mort, la détérioration ou la perte des biens de subsistance). La réduction des risques naturels, en termes d’impacts, se construit avec une limitation de la vulnérabilité des sociétés.
L’augmentation de la densification de la présence humaine associée à des lacunes de précautions rend inéluctables les catastrophes. Si on ne peut éviter complément le drame, il faut alors travailler sur la remise en état. Intervient alors le concept de résilience, emprunté à la psychologie : comment les sociétés implantées dans des zones à risques se mettent elles en capacité de recouvrer une situation presque normale ? Pour résoudre cette question, éminemment complexe, il est nécessaire de faire appel à de multiples domaines de la science : sciences de la Terre, sciences sociales, sciences fondamentales, etc.
Crée le 11/09/19