L’endormissement est responsable d’un quart des tués sur les autoroutes françaises
Créé le 16/11/2018, mis à jour le 21/01/19
Malgré l’amélioration de la sécurité passive des véhicules (airbags, ADAS…), le nombre de morts sur les routes (près de 3500 en France en 2017 selon les chiffres de la sécurité routière) reste encore trop élevé.
L’hypovigilance, état intermédiaire entre veille et sommeil, serait à l’origine d’un quart des accidents mortels sur autoroute.
Une solution de détection anticipée de l'endormissement au volant
Ce projet part du constat que l’endormissement au volant est différent de l’endormissement classique. Un conducteur ne s’endort jamais volontairement !
La première étape pour lutter contre l’endormissement consiste à détecter les signaux comportementaux permettant de suspecter la somnolence, grâce aux données relevées par une application smartphone, telles que :
- la conduite prolongée sans pause ;
- les courbes de vitesse répétitives ;
- la monotonie du parcours ;
- une vitesse excessive prolongée ;
- les horaires de conduite ;
- l’âge, le poids et la taille de l’automobiliste.
L’application sur smartphone sera testée auprès des conducteurs professionnels, fréquents utilisateurs des réseaux autoroutiers.
Après l’analyse fine de leur trajet, leur ressenti et leur propre estimation de la fatigue seront également évalués par un questionnaire.
Repérage de la phase du pré-endormissement
Une fois ces signaux repérés, la deuxième étape du projet débute. Elle consiste à passer de la suspicion à l’absolue certitude de somnolence grâce à la détection de signaux physiologiques qui précèdent l’assoupissement.
20 minutes avant l’endormissement, la phase 1 du sommeil, dite de pré-endormissement, débute. Cette phase n’est jamais ressentie par le conducteur car il s’endort alors qu’il est impliqué dans une tâche qui nécessite son attention. C’est donc contre sa volonté qu’il sombre dans le sommeil.
Comment capter et détecter les bons signaux cérébraux ?
L’équipe de recherche compte développer un dispositif électronique qui capte les ondes cérébrales via un électroencéphalogramme (EEG) et repère celles qui confirment la phase d’entrée dans le sommeil, partant du constat que cet endormissement involontaire n’est pas, sur le plan cérébral, superposable à l’endormissement classique, médicalement décrit.
Et la suite… ?
L’équipe souhaite mettre au point un système simple qui pourra s’installer sur tout type de véhicule, véhicule léger ou poids-lourds et autocars.
L’idée est d’intégrer des capteurs dans l’appui-tête du siège du conducteur. L’analyse de l’activité cérébrale par EEG pourra être réalisée en temps réel après une détection de risque d'endormissement et déclenchera une alerte si nécessaire vers le conducteur en cas de danger imminent.
Cette installation pourrait se faire sur des véhicules de tout âge, sans avoir besoin d’attendre les dernières avancées technologiques des nouveaux véhicules.
Simple à installer et facile à utiliser, son impact espéré sur l’accidentalité pourrait favoriser sa recommandation à tout conducteur.
Organismes de recherche et partenaires
Principaux intervenants
Patrick BIBAS, responsable Sécurité Routière, Ellis-Soft
Date de début / Durée
16 novembre 2018 pour une durée de 24 mois